mardi 28 juin 2011

Porn glory

L'autre soir, magie de la télé numérique, j'ouvre béantes les mirettes sur un inévitable reportage de tv réalité consacrée aux "gens" du X. Pêle mêle on se retrouve parachutés dans l'univers d'une star "montante" d'origine marocaine en plein shooting niçois pour le mag "Hot vidéo" ou dans le quotidien d'un réal américain à petit budget qui adooore son actrice principale et inversement. Ce que je retiens de tout ça hormis un écœurement profond c'est l'énergie que tout ce monde déploie pour faire croire au spectateur qu'ils sont heureux et fiers de faire ce boulot. Le réalisateur ou le photographe de mag porno passons, je pense qu'ils y trouvent facilement leur compte à tout point de vue. Mais qu'on aille pas prétendre que les actrices sont heureuses de s'exposer, se faire retourner, défoncer, asperger de semence via tous les orifices à longueur de journée. Je frémis d'horreur en entendant l'une d'elle se féliciter d'avoir subi une dp qui aura permis au planning de tournage du jour de finir plus vite. Quelques plans sans équivoque nous montrent les visages des acteurs en plein "travail" : chez les filles c'est toujours ce même rictus douloureux prétendument extatique "bouche ouverte, yeux révulsés" pendant qu'on les besogne au marteau piqueur. Chez les mecs c'est toujours ce faciès de gros dégueulasse satisfait pendant qu'on les vide de leur trop plein.

Alors oui je comprends qu'on ait besoin que le porno existe, c'est un exutoire, un divertissement pour les frustrés, une boite à idées pour les couples en panne de coït pimenté . Mais je refuse de croire que faire ce "métier" soit enviable ou même plaisant et de cautionner le principe même de le considérer comme un statut reconnu et encensé.

jeudi 16 juin 2011

Deviation of the mind.

Somptueux cheveux noirs ténèbres étalés de part et d'autre de la nuque, la peau est fine et douce, d'un grain raffiné, on devine sur le côté la courbe douce d'un sein d'odalisque. Un sentiment d'étrangeté, à la fois de distance et de ressemblance. Trop de pudeur, de limites me bloquent je ne saurais m'imaginer potentielle amante, je ne saurais quoi faire de mes bras, de ma bouche et de mes doigts. Plus facile toujours de rire d'allusions trop crues pour être vraies, se tourner sur le côté et attendre le sommeil, et de loin en loin, sa respiration endormie, mêlée au ronflement du frigo...

samedi 7 mai 2011

The smell of your skin.

Il y a longtemps que je ne te regarde plus, nous sommes trop différents, ton cynisme se heurte à ma susceptibilité profonde. Souvent tu m'agaces, un peu comme un moustique qui me bourdonne inlassablement dans l'oreille et s'enfuit dès que je fais mine de l'écraser. Nous avons été à peine amis, à peine plus amants et pourtant il y a eu ce moment étrange aujourd'hui où j'ai reconnu l'odeur de ta peau, cette fragrance de talc et de vanille un peu enfantine que je n'ai rencontrée que chez toi. Voila le peu que j'ai gardé de notre intermède sensuel: ton incommunicabilité chronique, ce fétichisme des belles jambes, un étrange penchant pour les brûlures indiennes et cette odeur d'enfant...

mardi 3 mai 2011

Infinite sadness

Comme une sensation de vide inexplicable, de ceux qui vous coupent les genoux et vous privent de mots, qui vous font pleurer sous la douche sans trouver de raison. Je me sens comme un morceau de Thomas Newman, cet espèce de souffle aérien habillé de violons infiniment légers mais si plein de mélancolie qu'on voudrait mourir enveloppé dans cette douce nappe de cuivres et de cordes.
Je suis malheureuse à crever sans parvenir à désigner de responsable, je déambule, égarée, telle une enveloppe vide.

dimanche 24 avril 2011

Who's FAT?

Je vais devenir grosse à n'en plus voir mes pieds, la mutation a démarré avec un sympathique double menton qui me rapproche gentiment du pélican et se poursuit avec mon ventre qui bombe et défigure ma silhouette de profil ou pire quand je suis assise.
Je ne sais pas ce que je comble en m'empiffrant de la sorte, le vide de mon compte en banque peut-être? Je ne viens pas d'une famille obsédée par le régime, notre métabolisme étant assez bien construit. Mais faut pas déconner, le simple fait de me voir en photo désormais me donne envie de gerber (ce qui en réfléchissant ne serait peut-être pas si bête?)
La question reste posée, je compte aller où comme ça??

mardi 29 mars 2011

Money's too tight to mention.

Chez M on affiche pas les prix, ce serait trop populaire. On sue dans la vapeur des parfums mélangés en regardant le ballet incessant des vendeuses tirées à quatre épingles.
Je ne viens jamais ici, aujourd'hui c'est exceptionnel, je recherche quelque-chose d'exclusif à leur marque. Ma présence détone dans ce lieu où s'ébattent les retraitées en goguette. Moi et mon jean trop long, mes fausses converse™ entachons le profil impeccable d'une enseigne de renom.

La situation se précise et surtout empire à mon passage en caisse, on me bouscule, me déplace me passe devant pour telle ou telle raison toujours avec cette même déférence exagérée qui dissimule à peine un mépris manifeste. J'attends au milieu de la succession des cliquetis du tiroir caisse, de la distribution des échantillons, les chiffres tombent comme annoncés au loto: "ça vous fera 80, 90€ Madame" Les vieilles rombières n'en finissent pas de gribouiller du chèque de tapoter du code pour repartir avec le dernier ravale façade de chez Chanel™, Dior™ ou Clarins™.
Passent des minutes interminables, mon tour arrive enfin, j'ai droit à la même politesse affectée que précédemment. La greluche pomponnée me propose une carte que je refuse d'abord et finis par accepter à l'annonce d'une promotion immédiate à la clé. Revirement qu'elle ne peut s'empêcher de commenter d'un "ah-ah" triomphant.
Ce "ah ah" qui veut dire "je t'ai cernée toi et ta dégaine de prolo, je te fais baver comme une dingue à coup de remise à pourcentage."
En sortant je me félicite d'avoir payé en liquide, allez savoir elle m'aurait sans doute craché à la gueule si j'avais sorti ma carte Electron™...

lundi 28 mars 2011

System Failure.

Cycle infernal, je suis dans une tranche d'âge où les individus qui m'entourent poursuivent le même but articulé en 3 parties se déroulant comme suit (plus ou moins dans cet ordre): mariage, enfant, maison..
On ne m'avait pas prévenue qu'à partir de vingt cinq ans il fallait s'enrouler dans du tulle blanc, se préparer un nid (à crédit) et enfin y pondre de crainte que l'espèce humaine ne s'éteigne.
Peu à peu l'étau se resserre sur moi, les amis qui m'entourent se conforment à ce triptyque les uns après les autres. Noyée sous la masse des "je le veux" et des "fille ou garçon?" je recherche quelques congénères rescapés n'aspirant pas (du tout ou pas encore) à ce mode de vie qui finit par m'être insupportable.
Car je fais partie de cette catégorie mise au ban de la société, celle qui n'aspire ni à convoler en justes noces, et encore moins à se reproduire. Je tiens d'ailleurs pour performance personnelle le simple fait d'accorder à l'admirable jeune homme qui me supporte au quotidien, le droit de laisser sa brosse à dents séjourner dans ma salle de bains.
Non je ne m'extasie pas sur ce que contiennent les poussettes, j'en suis davantage à considérer la possibilité d'adopter un chat, je ne m'intéresse pas au bien fondé de la pièce montée à la réception tout comme je ne me renseigne pas sur les prix actuels de l'immobilier.
Je ne poursuis qu'un but, me construire une carrière qui me permette de voyager ou d'acheter ce qui me plait, je suis encore de ces attardés qui rêvent de home cinéma et d'écran plasma de 120cm, de piano à queue qui bouffe toute la place dans le salon, je veux prendre du bon temps sans penser à demain oui je le proclame haut et fort, je suis une égoïste! Et autant le dire tout de suite ce n'est pas près de changer..